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Gagné, le difficile pari de la coexistence

Jean Fetz au «Konschthaus Beim Engel»

Comment trouver dans le geste de l'artiste cette part de langage commun à travers laquelle le dialogue peut se construire? Que faut-il garder de l'image que l'artiste nous offre?

Il suffit de quelques pas à l'intérieur de la galerie pour que la qualité des peintures signées Jean Fetz présage d'une exposition à goûter avec tous ses sens et toute son attention. «Les timides», «Femme rêveuse», «C'est moi le roi», «Méphisto», les tableaux de Jean Fetz sont indiscutablement vrais, fidèles à une vision que le peintre a su conserver et étendre au fil des ans. Cependant la complexité du sujet ne se dévoile qu'au prix de la patience et de la réflexion du public, exigeant de celui-ci le travail d'une exploration minutieuse dans laquelle l'identification du symbole, des personnages et de la couleur, de l'humour et de la gravité des compositions forment des règles indispensables.

D'ailleurs, l'expression figurative de Jean Fetz réussit là où beaucoup échouent, inscrivant la métaphore et le thème des compositions dans la chair de la couleur et dans la rigueur du dessin. Chaque élément, chaque détail a son importance capitale. On y revoit avec émotion de larges mains porteuses capables de soutenir le premier plan de la peinture ainsi que des espaces limitrophes placés en «faux-cadre», pareils à des clôtures tranchantes à la fois protectrices et menaçantes. D'un tableau à l'autre, la présence inquiétante d'animaux fabuleux, de masques, de couteaux, de fenêtres et de volières envoie l'univers de l'artiste dans la fascination du symbole. Un des membres fondateurs du «Lëtzebuerger Artisten Center» présidé par Jean Fetz et co-organisatrice du Salon de Printemps, Lony Hirtz adoucit l'espace de l'exposition avec des sculptures délicates, moulées dans la fragilité et l'élégance de la terre cuite. Les formes issues de la main de l'artiste ne sont jamais parfaitement fermées, elles s'arrangent pour que subsiste toujours, à quelque endroit du volume, une suspension de matière, sinon une ouverture évidente, comme pour souligner le besoin impérieux d'une suite, d'une indétermination rigoureuse à travers laquelle l'intuition du mouvement et peut-être l'appel de la vie puissent passer.

Mariana Wathelet